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29 mars 2020. Carouge, Suisse. Autoportrait de la série "Quarantaine". Nu aux gants en nitrile. Le nu est la seule chose tangible dans cette ère d'incertitude liée à la crise sanitaire du covid-19. Les gants expriment la privation du sens du toucher, du fait de la distanciation sociale. Normalement, seuls les grands paralysés subissent cette privation, de même que les morts, mais ils ne sont plus là pour en pâtir. Les enlever me procure le sentiment d'être encore vivante, malgré la solitude et l'isolement. Ici j'ai chaussé mes baskets et m'apprête à commencer une séance de fitness avec ma complice Mélanie, via la plateforme Skype. Mais je suis partagée en ce début de confinement avec l'idée de remplir surtout mon estomac pour palier à l'ennui. Comme beaucoup, ouvrir le frigo devient un réflexe démultiplié. @ Audrey Leclerc
© Audrey Leclerc | Lhumen photographie