27 mars 2020. Carouge, Suisse. Autoportrait de la série "Quarantaine". Nu aux gants en nitrile. Le nu est la seule chose tangible dans cette ère d'incertitude liée à la crise sanitaire du covid-19. Les gants expriment la privation du sens du toucher, du fait de la distanciation sociale. Normalement, seuls les grands paralysés subissent cette privation, de même que les morts, mais ils ne sont plus là pour en pâtir. Les enlever me procure le sentiment d'être encore vivante, malgré la solitude et l'isolement. Ici, pour combler l'ennui pendant le confinement, je reprends mon dernier tricot. A ce stade du confinement, je commence à prendre du plaisir à imaginer la configuration de l'autoportrait et de ceux à venir pour m'éviter de finir la laine... @ Audrey Leclerc
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