19 avril 2020. Carouge, Suisse. Autoportrait de la série "Quarantaine". Nu au gant. Le nu est la seule chose tangible dans cette ère d'incertitude liée à la crise sanitaire du covid-19. Les gants expriment la privation du sens du toucher du fait de la distanciation sociale. Normalement, seuls les grands paralysés subissent cette privation, de même que les morts, mais ils ne sont plus là pour en pâtir. Les enlever me procure le sentiment d'être encore vivante, malgré la solitude et l'isolement. Etre confinés chacun chez soi est une épreuve de force. Jusqu'à ce que l'ennui et la solitude l'emportent sur le risque. Nous avions déjà réalisé cette photo. Aujourd'hui, elle porte un gant et nom "L'amour au temps du coronavirus", ma version soft du regroupement familial. @Audrey Leclerc